Une étude(1) portant sur plusieurs pays a comparé l’éducation à l’alimentation à l’école. Les travaux s’intéressaient principalement à quatre aspects :
- le phénomène de « malbouffe »,
- les politiques publiques en place pour l’éducation à l’alimentation,
- la place de l’école
- l’efficacité globale des dispositifs.
Dans l’ensemble des pays étudiés, ce sont les catégories socio-économiques les plus défavorisées qui sont les plus touchées par l’obésité.
Les Etats-Unis se caractérisent par une grande consommation alimentaire hors domicile et une importante consommation de produits transformés. Au Royaume-Uni, les produits à emporter sur le pouce sont beaucoup consommés. D’autres pays de l’étude sont moins touchés par le phénomène de malbouffe. L’Italie se caractérise par son régime méditerranéen. L’Espagne, pays de tradition agricole et gastronomique attaché aux repas en commun, a résisté par certains aspects, à l’instar de la France, plus longtemps que ses voisins européens au phénomène de malbouffe.
Il ressort de l’analyse que l’efficacité des politiques publiques d’éducation à l’alimentation n’a pas encore fait ses preuves. A l’exception du Japon, il n’existe pas, dans les pays étudiés de données chiffrées. Au Japon, l’éducation alimentaire, nommée Shokuiku, est présentée sous le symbole de la toupie (voir illustration) visant à rappeler l'importance de maintenir un équilibre alimentaire optimal tandis que son mouvement dynamique de rotation fait allusion à l'importance de l'exercice.
Les stratégies font largement appel à l'action individuelle pour modifier les comportements plutôt que d’agir directement sur l’offre et sont donc moins susceptibles d'être efficaces ou équitables. Pour ces chercheurs, ceci expliquerait pourquoi, après 30 ans de propositions de politiques gouvernementales en matière d'obésité, la prévalence de l'obésité et les inégalités en matière de santé n'ont toujours pas été réduites.
Parallèlement, au Canada, un outil de référence simple et concret EDUCAMIAM(2) met en avant les bonnes pratiques à adopter en énumérant les compétences essentielles à développer chez les enfants pour instaurer une relation positive avec les aliments. En effet, insister pour qu’un enfant termine son assiette pour avoir du dessert, obliger un autre à manger un légume qu’il n’aime pas ou interdire des aliments (bonbons, chocolat, boissons gazeuses) dans les boîtes à lunch sont des pratiques à bannir. On sait que l’approche autoritaire est contre-productive parce qu’elle crée du stress, de la culpabilité et de la confusion chez l’enfant qui finit par associer l’alimentation à une expérience négative. Si un enfant mange dans un environnement agréable, qu’il se sent bien et respecté, il associera les repas à une expérience positive. À long terme, il sera davantage porté à faire des choix sains qui le suivront à l’adolescence et à l’âge adulte.