Face à la crise sanitaire, en attendant l’application des mesures d’aides financières proposées par le gouvernement, le secteur associatif s’efforce de faire front pour soutenir les plus démunis au quotidien bouleversé. Jusqu’à présent, nombreuses sont les forces mobilisées grâce à la capacité d’adaptation et l’engagement exceptionnels des équipes du secteur médico-social, des bénévoles sur le terrain. En parallèle, les éleveurs, les agriculteurs, les restaurateurs, les entreprises de l’agroalimentaire et de la grande distribution redoublent d’initiatives solidaires pour gérer les stocks qui s’accumulent et éviter le gaspillage alimentaire.
Un confinement qui creuse les inégalités de conditions de vie
Les mesures de confinement touchent de façon contrastée les populations, selon le type de logement qu’elles occupent, la composition de leur ménage, et bien entendu selon leur statut professionnel et leur niveau de vie. Selon l’Insee, plus d’un Français sur trois vit en appartement avec un accès à l’extérieur restreint, tandis que cinq millions de personnes vivent dans un logement au nombre de pièces insuffisant. Environ un couple sur dix ayant un ou plusieurs enfants de moins de 10 ans vit dans un logement suroccupé. Ce taux de suroccupation grimpe à 25% chez les familles monoparentales. Par ailleurs, dix millions de personnes, dont 2,4 millions de 75 ans ou plus, vivent seules dans leur logement. En ces temps difficiles, certaines populations se trouvent donc davantage fragilisées : les familles monoparentales avec de jeunes enfants dans des logements trop petits , les étudiants isolés ou les personnes âgées vivant seules, dans des zones rurales éloignées des commerces d’alimentation générale. Enfin comme le souligne l’Insee, l'isolement s’avère plus important pour les personnes pauvres et les personnes handicapées, constate l'Insee. 1,7 millions de personnes habitant seules vivent sous le seuil de pauvreté en France métropolitaine. Et 7 personnes touchant l'allocation adulte handicapé (AAH) sur 10 sont isolées.
Et si les technologies numériques peuvent faciliter l’accès à la vie économique et sociale ou permettre de rester en contact avec les siens, les populations âgées ou peu diplômées en sont davantage privées, ayant moins accès à Internet et des difficultés accrues à les mobiliser.