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Du BFDG 2019 : comportements alimentaires pendant l’enfance

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Publié le 24/06/2019
Publié le 24/06/2019
Temps de lecture : 7 minutes
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Comment améliorer les comportements alimentaires des enfants ? Cette question est largement abordée tous les ans aux rencontres internationales du BFDG (British Feeding and Drinking Group). La dernière édition qui a eu lieu les 16 et 17 avril derniers à Swansea ne fait pas exception.

Qui doit choisir le contenu du goûter des enfants pour optimiser sa qualité nutritionnelle ?

En France, le goûter des enfants est souvent caractérisé par la consommation d’aliments plutôt gras et sucrés. Delphine Poquet (Centre des Sciences du Goût et de l’Alimentation, Dijon) a comparé les qualités nutritionnelles des goûters des enfants lorsqu’eux-mêmes choisissent leur contenu et lorsque ce sont leurs mères qui font ce choix, à leur place. Par ailleurs, l’impact de l’affichage du Nutri-Score sur les aliments à choisir a également été étudié.

Quatre-vingt-quinze enfants (âge moyen 9,4 ± 0,1 ans) et leurs mères (soit 95 dyades mère / enfant) ont été invités à choisir séparément une boisson parmi six et deux items alimentaires parmi neuf pour leur goûter ainsi que pour le goûter de l’autre membre de la dyade. Cette même opération a été répétée après explication du Nutri-Score et affichage sur chacun des items alimentaires à choisir.

Les résultats montrent que les enfants ont fait spontanément, pour leur goûter, des choix alimentaires de qualité nutritionnelle plus basse que les choix effectués par les mères pour leur enfant. Après explication et affichage du Nutri-Score sur les aliments à choisir, la qualité nutritionnelle des goûters choisis par les enfants pour eux-mêmes a significativement augmenté, tout comme celle des goûters choisis par les mères pour leur enfant. Dans cette deuxième condition, les choix faits par les mères pour leur enfant étaient toujours de qualité nutritionnelle plus élevée que ceux effectués par les enfants pour eux-mêmes.

Les auteurs concluent que, si laisser la possibilité à l’enfant de choisir les aliments pour son goûter peut augmenter son plaisir à manger et son autonomie, cela peut également diminuer la qualité nutritionnelle du goûter, comparativement à un choix effectué par sa mère.

 

Enfance et consommation d’eau : le rôle des parents et des enseignants

L’eau est la boisson à privilégier chez les enfants, cependant, à la maison, elle peut être en concurrence avec d’autres boissons plus attrayantes, comme des jus de fruit ou des sodas et, à l’école, sa consommation est souvent insuffisante. Les parents et les enseignants peuvent avoir une influence sur la consommation d’eau à la maison et à l’école. Une équipe de recherche de l’Université Est de Londres a interrogé 245 parents d’enfants d’école primaire (5 – 11 ans) et 66 enseignants vis-à-vis de la consommation d’eau des enfants.

Les résultats montrent que la majorité des parents (95 %) ont conscience de l’importance de boire de l’eau pour la santé de leur enfant. L’eau est la boisson privilégiée chez 59 % des parents interrogés, suivie du thé (17 %) et du café (7 %). Elle est également privilégiée chez 51 % des enfants, suivie par les jus (10 %), les autres boissons aux fruits (10 %), et le lait (10 %). Les auteurs mettent par ailleurs en avant que le choix des parents de boire de l’eau de façon privilégiée est significativement corrélé à celui des enfants.

Du côté des enseignants, 90 % considèrent que les enfants sont plus attentionnés quand ils n’ont pas soif et 85 % que les enfants devraient avoir accès à de l’eau en salle de classe. Par contre, les avis sont plus partagés concernant la localisation de cette boisson : 48 % sont opposés à la présence d’eau sur les bureaux des élèves, en particulier parce qu’ils jugent qu’une bouteille d’eau sur le bureau représente une distraction, alors que 29 % y sont favorables. Enfin, plusieurs stratégies sont évoquées par les enseignants pour encourager les enfants à s’hydrater, par exemple des invitations à boire de l’eau avant ou après les récréations ou au moment des changements d’activité, ou encore l’instauration d’un signe visuel particulier entre les élèves et l’enseignant pour signifier, sans interrompre le cours, que l’enfant souhaite aller boire de l’eau.

Pour conclure, les auteurs insistent sur l’importance de promouvoir la consommation d’eau chez les enfants. L’exemple donné par les parents à la maison ou encore l’amélioration de l’accessibilité à l’eau en salle de classe sont deux éléments susceptibles de favoriser ce comportement.