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Épidémiologie des cancers en France

Article
Publié le 28/09/2015
Modifié le 27/10/2021
Modifié le 27/10/2021
Temps de lecture : 7 minutes
Epidémiologie des cancers en France
Sebastian Kaulitzki

Le 7ème rapport « Les cancers en France » publié en février 2015 par l’INCA (Institut National du Cancer) fournit des éléments précis concernant l’épidémiologie de cette maladie. De manière générale, le nombre de cas augmente mais la mortalité par cancer diminue. Par ailleurs, depuis 1989, la survie des patients s’est améliorée pour la majorité des cancers.

Infographie « Le cancer en France: chiffres clés » :

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Quelques chiffres…

355 000 : c’est le nombre de nouveaux cas de cancer en 2012 en France métropolitaine (200 000 hommes et 155 000 femmes).

68 et 67 ans : c’est l’âge médian au diagnostic en 2012 en France métropolitaine, respectivement chez l’homme et chez la femme.

148 000 : c’est le nombre de décès en 2012 en France métropolitaine (dont 85 000 hommes et 63 000 femmes).

Évolution de l’incidence des cancers de 1980 à 2012

Chez l’homme, les cancers les plus fréquents sont les cancers de la prostate, du poumon et du côlon-rectum. Chez la femme, ce sont ceux du sein, du côlon-rectum et du poumon.

Selon l’INCA, le nombre de nouveaux cas de cancers a considérablement augmenté entre 1980 et 2012 mais cette augmentation est en partie attribuée à l’évolution démographique.

En effet, l’augmentation et le vieillissement de la population ont pour conséquence l’augmentation des cas de cancers. Par ailleurs, beaucoup de cancers sont de mieux en mieux dépistés, ce qui explique une augmentation de leur incidence : ce sont des cas qui n’étaient pas diagnostiqués avant…

Ceci étant, depuis 2005, on observe pour la première fois une diminution du taux d’incidence chez l’homme et un ralentissement de l’augmentation chez la femme. Ces changements sont liés à la diminution des cancers de la prostate et du sein depuis 2005.

Évolution de la mortalité par cancer de 1980 à 2012

En 2012, chez les hommes, le cancer le plus mortel était de loin celui du poumon (21 300 décès), suivi du cancer colorectal (9 300 décès). Chez les femmes, c’était celui du sein (11 900 décès), suivi du cancer du poumon (8 600 décès).

Globalement, le risque de décès par cancer a diminué, toutefois, le nombre de décès a augmenté de 11,0% chez l’homme et de 20,3% chez la femme entre 1980 et 2012. Cette augmentation est liée à celle de l’incidence, elle-même liée à l’évolution démographique.

Comme on peut le voir dans la figure ci-dessous, le taux de mortalité (le nombre de décès par an sur une population donnée) a baissé depuis 1980 malgré une hausse de l’incidence (le nombre de nouveaux cas par an sur une population donnée). Ce paradoxe s’explique par une diminution de l’incidence des cancers rapidement évolutifs et une augmentation d’incidence des cancers de meilleur pronostic.

Le taux de mortalité par cancer est près de deux fois plus important chez les hommes, mais a tendance à diminuer plus rapidement que pour les femmes. Selon l’INCA, cette diminution plus rapide chez l’homme est essentiellement liée à leur baisse de consommation d’alcool et de tabac, alors que les femmes sont de plus en plus consommatrices.
L’INCA étudie aussi les disparités géographiques infranationales, et a démontré une situation globalement plus favorable dans le sud du pays par rapport aux régions du nord (Nord, Nord-Est, Nord-Ouest, Bretagne et aussi le centre du pays).

Une amélioration de la survie des patients

L’INCA témoigne d’une amélioration de la survie nette des patients (survie que l’on observerait si le cancer était la seule cause de décès possible) pour la majorité des cancers diagnostiqués entre 1989 et 2004, à l’exception du cancer du col de l’utérus et du cancer du poumon. Par exemple, l’amélioration de la survie nette à 5 ans du cancer de la prostate est majeure : de 1990 à 2002, elle est passée de 70% à 90%. Cette amélioration est due à un meilleur dépistage qui permet une prise en charge plus précoce de la maladie.
Par ailleurs, pour la majorité des cancers, la survie nette est meilleure chez la femme que chez l’homme et est plus favorable chez les plus jeunes.
Comparée à la moyenne de l’Europe, la survie pour la plupart des situations cancéreuses est meilleure en France. De même, pour le cancer du sein et le lymphome malin non hodgkinien, la survie relative en France est parmi les meilleures d’Europe.

L’INCA propose un test grand public « Prévention cancer, le test », partagez le sur les réseaux sociaux : https://www.e-cancer.fr/prevention-cancers-le-test

 

Institut National du Cancer. Les cancers en France, édition 2014, 2015, 87 pages. Disponible sur http://www.e-cancer.fr/Expertises-et-publications/Catalogue-des-publications/Les-cancers-en-France-en-2014-L-essentiel-des-faits-et-chiffres

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