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Le point sur l’allergie aux protéines du lait de vache chez l’enfant

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Publié le 25/06/2018
Publié le 25/06/2018
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La croissance et la santé osseuse peuvent être affectées chez les enfants allergiques aux protéines du lait de vache. Le suivi d’un régime spécifique sous le contrôle d’un professionnel est fondamental pour diminuer les risques.

L’allergie aux protéines du lait de vache (APLV) est une des allergies alimentaires les plus fréquentes chez l’enfant. Elle implique le suivi d’un régime sans lait ou autre aliment contenant des protéines laitières. Le Comité de Nutrition de la Société Française de Pédiatrie (CNSFP) fait le point sur les différents risques liés à cette allergie et sur les moyens d’y faire face.

Les enfants souffrant d’APLV présentent le plus souvent un retard de croissance. Ce déficit de taille et de poids a été mis en évidence autant avant le diagnostic d’APLV que pendant le suivi du régime d’éviction. Le diagnostic tardif et la présence d’autres allergies alimentaires peuvent augmenter ce risque. La diminution de l’ingestion de calcium, de vitamine D, mais aussi de protéines, de potassium et de zinc chez les enfants atteints d’APLV, est suspectée d’affecter leur santé osseuse à court terme (baisse de la densité minérale osseuse) et à plus long terme (diminution du pic de masse osseuse).

L’allaitement maternel, accompagné de l’élimination des produits laitiers chez la mère allaitante, est préconisé pour les nourrissons atteints d’APLV. Pour les enfants non nourris au sein, il est recommandé d’utiliser des formules infantiles fortement hydrolysées à base de caséine ou de lactosérum, ou des formules à base d’acides aminés. L’utilisation de jus végétaux n’est pas recommandée, car ces derniers n’offrent pas un apport nutritionnel adapté ; celle d’autres laits animaux non plus, car ils risquent fortement de provoquer d’autres réactions allergiques.

Le suivi nutritionnel des enfants atteints d’APLV et de leur famille est primordial dès la diversification et doit être poursuivi même après la disparition des symptômes allergiques. Ce suivi doit prioriser les apports en calcium et en vitamine D avec une attention spécifique à destination des enfants les plus à risque d’une faiblesse osseuse (allergies multiples, carence en vitamine D ou eczéma sévère). L’incorporation de lait cuit dans l’alimentation des enfants peut aider à la désensibilisation. Elle doit être précédée d’un test mené sous contrôle médical et ne doit pas être mise en place avant l’âge de 1 an.

En conclusion, l’APLV en elle-même ainsi que le régime sans protéines laitières peuvent avoir des conséquences négatives chez les enfants atteints. Le CNSFP déconseille de prolonger le régime d’éviction après la désensibilisation, pour éviter les effets négatifs à long terme.