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Acides gras polyinsaturés chez les végétaliens

Brèves scientifiques
Publié le 30/12/2019
Modifié le 19/09/2022
Modifié le 19/09/2022
Temps de lecture : 5 minutes
Acides gras polyinsaturés chez les végétaliens
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Les particularités de l’alimentation végétalienne impliquent que des recommandations spécifiques soient mises en place à destination des personnes qui l’adopte, concernant les apports en acide alpha-linolénique et en acide linoléique.

Eviter les carences est un défi quotidien pour les personnes suivant un régime végétalien, en particulier concernant les acides gras polyinsaturés (AGPI) à longues chaines oméga-3 : acide docosahexaénoïque (DHA) et acide eicosapentaénoique (EPA). Une revue de littérature fait le point sur le statut en AGPI oméga-3 et oméga-6 des personnes suivant une alimentation végétalienne.

Les résultats mettent tout d’abord en évidence que les végétaliens ont des apports alimentaires en acide linoléique (18:2 n-6) (LA) plus importants comparativement aux omnivores. Cette donnée est confirmée par des concentrations plus élevées en LA mesurées dans différents tissus : plasma, sérum, érythrocytes, plaquettes, tissu adipeux.

L’examen des études comparant des végétaliens à des omnivores concernant la consommation d’acide alpha-linolénique (18:3 n-3) (ALA) ne permet pas de tirer de conclusion sur les éventuelles différences. Il apparait par contre clairement que les végétaliens ne consomment pas (ou peu) d’EPA et de DHA, sauf par le biais de compléments alimentaires (algues). Les concentrations en EPA et DHA dans les différents tissus sont en l’occurrence plus basses chez les végétaliens par rapport aux omnivores.

Etant donnée la compétition existant entre les oméga-6 et les oméga-3 vis-à-vis des enzymes du métabolisme des AGPI, les apports et concentrations élevés de LA chez les végétaliens sont susceptibles de compromettre la génération d’EPA et de DHA à partir de l’ALA.

Aussi, afin d’atteindre un rapport oméga 6/oméga 3 adapté, autour de 4/1, les auteurs recommandent aux personnes suivant une alimentation végétalienne :
– d’augmenter leur apport en ALA à un niveau compris entre 2,2 et 4,4 g/j (ou 1,1 g/j/1000 kcal) ;
– de diminuer l’apport en LA, en particulier si le rapport oméga 6/oméga 3 est supérieur à 10/1.
Cependant, de nombreux aliments riches en ALA, le sont aussi en LA ce qui rend difficile la tâche d’obtenir un rapport adéquat. C’est pourquoi les auteurs recommandent en particulier la consommation d’aliments riches en ALA et relativement pauvres en LA, tels que les graines de lin, de chanvre ou de chia ainsi que les huiles produites à partir de ces graines.

En conclusion, les auteurs de cette revue de littérature proposent que, compte tenu des particularités de l’alimentation végétalienne, des recommandations spécifiques soient mises en place concernant les besoins en ALA et en LA des végétaliens.

BURNS-WHITMORE, B. FROYEN, E. HESKEY, C. « et col. » Alpha-linolenic and linoleic fatty acids in the vegan diet: do they require dietary reference intake/adequate intake special consideration? Nutrients, 2019, 11, 2365 (doi: 10.3390/nu11102365).