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Course à pied : apports alimentaires et risque de blessures ?

Brèves scientifiques
Publié le 12/05/2025
Publié le 12/05/2025
Temps de lecture : 3 minutes

Les coureuses blessées ont des apports en énergie et en lipides inférieurs aux coureuses non blessées. De même, un apport plus faible en fibres alimentaires expose les coureurs, hommes et femmes, à un risque accru.

Bien que la course à pied soit très populaire et les blessures fréquentes, les données sur les facteurs de risques restent limitées. Une revue systématique et une méta-analyse examinent l’impact de l’alimentation et du risque de troubles du comportement alimentaire sur le risque de blessures liées à la course à pied. Les chercheurs ont analysé 15 études de cohortes prospectives regroupant 5942 coureurs adultes, dont 2364 femmes (de tous niveaux, professionnels et amateurs). Neuf de ces études ont été sélectionnées dans la méta-analyse.

Les résultats montrent les impacts différents de diverses habitudes alimentaires sur le risque de blessure chez les coureurs :

  • Chez les femmes, une consommation plus faible en énergie (−449 kcal/jour) et en lipides (−20 g/jour) est associée à un risque accru de blessures (niveau de preuve modéré : P < 0,001 dans les deux cas). Chez les hommes, aucune association n’a été observée. Les auteurs soulignent que, chez les femmes blessées, l’apport en lipides représentait environ 20% de l’apport énergétique, soit à la limite des recommandations. Chez les hommes, l’apport en lipides était similaire, qu’ils soient blessés ou non (environ 30 % de l’apport énergétique).
  • Tous sexes confondus, une consommation plus faible de fibres (−3 g/jour) semble également liée à une augmentation du risque de blessure (niveau de preuve modéré : P = 0,04). Les apports étant suffisants dans cette étude, l’explication serait que les coureurs pourraient tirer bénéfice d’un apport en fibres supérieur aux recommandations nutritionnelles.
  • Les autres facteurs alimentaires (apport en protéines, glucides, calcium, alcool et risque de troubles du comportement alimentaire) ne montrent pas d’association avec le risque de blessure (niveau de preuve faible à modéré). Selon les auteurs, cela s’expliquerait par les apports suffisants pour répondre aux besoins physiologiques, notamment pour les protéines (≈1.4–2.0 g/kg/jour) et pour le calcium (>1000 mg/jour) ; une consommation supérieure n’entraînerait pas de protection supplémentaire.

En conclusion, avec des niveaux de preuve modérés, il semblerait que les coureuses ayant des apports énergétiques et en lipides totaux plus faibles présentent des risques supérieurs de blessures inhérentes à la course à pied. Les sportifs, hommes et femmes, qui consomment moins de fibres alimentaires ont également un risque plus élevé de blessures. Les auteurs soulignent la nécessité de recherches supplémentaires incluant des études prospectives de longue durée et de haute qualité, chez les hommes et les femmes.

COLEBATCH, E. A., FULLER, J. T., MANTZIORIS, E., HILL, A. M. Diet, risk of disordered eating and running-related injury in adult distance runners: A systematic review and meta-analysis of prospective cohort studies. Journal of Science and Medicine in Sport, 2025, doi: 10.1016/j.jsams.2025.02.001.