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Degré de transformation des aliments et qualité de l’alimentation

Brèves scientifiques
Publié le 28/06/2021
Modifié le 08/04/2022
Modifié le 08/04/2022
Temps de lecture : 4 minutes
Degré de transformation des aliments et qualité de l’alimentation
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L’augmentation de la part d’aliments peu ou pas transformés dans la ration est associée à un apport plus élevé en protéines animales, une consommation plus variée de protéines végétales, une qualité alimentaire globale améliorée et un risque cardiométabolique diminué.

La consommation d’aliments ultra-transformés est suspectée d’avoir un rôle dans l’apparition de l’obésité et des maladies chroniques liées à l’alimentation. Une étude française examine les liens entre la consommation d’aliments regroupés en fonction de leur degré de transformation et la qualité globale de l’alimentation, la qualité de l’apport protéique ainsi que le risque cardiométabolique. Les données de 1774 adultes âgés de 18 à 79 ans, issues de l’enquête INCA 3 représentative de la population française ont été utilisées.

La classification NOVA a permis de regrouper les aliments consommés par les participants selon leur degré de transformation. Il apparaît que, dans l’ensemble de l’échantillon, les aliments peu ou pas transformés représentent près de 33 % de l’énergie totale ingérée, les aliments transformés 25 % et les aliments ultra-transformés 31 % (le reste étant constitué des ingrédients culinaires).

Les résultats mettent en évidence que les personnes ayant une part plus importante d’aliments peu ou pas transformés dans leur ration :

  • consomment plus de protéines animales,
  • ont une consommation plus variée de protéines végétales (cf. figure 1),
  • et présentent globalement une qualité alimentaire plus élevée (mesurée par le score PANDiet : probabilité d’un apport satisfaisant en nutriments).

Par ailleurs, les modélisations statistiques réalisées par les auteurs révèlent qu’une augmentation de la part des aliments peu ou pas transformés dans la ration, du tercile le plus bas au tercile le plus haut, pourrait réduire le risque de maladies cérébrovasculaires de 19,4 %, celui de cardiopathies ischémiques de 30,9 % et celui de diabète de 18,5 %. Une hausse similaire de la part des aliments ultra-transformés augmenterait, quant à elle, le risque de cardiopathies ischémiques à hauteur de 41,8 %.

Pour conclure, cette étude met en évidence une qualité alimentaire augmentée et un risque cardiométabolique diminué chez les personnes consommant une proportion plus importante d’aliments peu ou pas transformés.

SALOMÉ, M. ARRAZAT, L. WANG, J. « et col. » Contrary to ultra‑processed foods, the consumption of unprocessed or minimally processed foods is associated with favorable patterns of protein intake, diet quality and lower cardiometabolic risk in French adults (INCA3). European Journal of Nutrition, 2021, doi: 10.1007/s00394-021-02576-2.