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Diagnostic et prise en charge de l’allergie aux protéines laitières chez l’enfant

Brèves scientifiques
Publié le 15/08/2022
Publié le 15/08/2022
Temps de lecture : 4 minutes
Diagnostic et prise en charge de l’allergie aux protéines laitières chez l’enfant
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Un groupe d’experts publie de nouvelles recommandations à destination des professionnels de santé pour améliorer le diagnostic de l’allergie au lait de vache chez l’enfant, ainsi que sa prise en charge.

Le surdiagnostic désigne le diagnostic d’un problème qui, s’il n’avait pas été trouvé, n’aurait pas causé de symptômes ni de décès. Dans de nombreuses régions du monde, le surdiagnostic de l’allergie au lait de vache chez l’enfant est courant et peut porter préjudice aux enfants, comme à leur mère. Un groupe international et interdisciplinaire constitué de 17 experts propose de nouvelles recommandations pour éviter le surdiagnostic de l’allergie au lait chez l’enfant de moins de 2 ans.

Dans la figure 1, les auteurs proposent un arbre de décision à destination des enfants présentant des symptômes aigus immédiats ou décalés dans le temps après l’ingestion de protéines laitières. Ces recommandations mettent en avant l’importance de considérer la reproductibilité des symptômes et leur spécificité avant de conclure à un diagnostic d’allergie au lait.

Dans la figure 2, les auteurs considèrent le cas des enfants présentant des symptômes chroniques, sans relation temporelle évidente à l’ingestion de protéines de lait. Dans cette catégorie, les enfants nourris exclusivement au sein sont considérés séparément de ceux ingérant directement des protéines laitières par le biais, en particulier, de formules infantiles.

Les auteurs insistent sur le fait que les symptômes suivants ne devraient pas mener à un diagnostic d’allergie aux protéines laitières :

  • changement dans la fréquence, la consistance ou la couleur des selles ;
  • symptômes nasaux ou respiratoires ;
  • aversions alimentaires ;
  • traces de sang occasionnelles dans les selles.

Enfin, un dernier arbre de décision est proposé par les auteurs, afin de recommander de façon pertinente l’usage de formules de substitution pour les enfants présentant une allergie aux protéines du lait de vache (figure 3). Ce dernier élément a pour objectif de limiter l’usage non adéquat de formules infantiles de substitution et de promouvoir l’allaitement maternel.

Pour conclure, les auteurs insistent sur le fait que l’éviction des produits laitiers chez la mère allaitante n’est pas toujours nécessaire. Elle peut être recommandée si la mère a relevé un lien clair entre sa propre consommation de produits laitiers et les symptômes de son enfant, en particulier l’eczéma.

ALLEN, HI. PENDOWER, U. SANTER, M. « et col. » Detection and management of milk allergy: Delphi consensus study. Clinical & Experimental Allergy, 2022, 00, p. 1-11 (doi: 10.1111/cea.14179).