La diversité alimentaire réduirait davantage le risque de syndrome métabolique que la qualité nutritionnelle. C’est ce que suggère une étude allemande montrant l’intérêt d’une alimentation variée pour améliorer la santé métabolique et la composition du microbiote intestinal.
Comment la diversité et la qualité de l’alimentation influencent-elles le risque de syndrome métabolique et la composition du microbiote intestinal ? Pour répondre à cette question, les chercheurs ont analysé les données de deux cohortes issues de la Study of Health in Pomerania (SHIP). Ils ont établi un score de diversité alimentaire (DDS), basé sur les données d’un questionnaire de fréquence alimentaire, mesurant la variété des aliments consommés au sein de chaque groupe alimentaire, indépendamment de leur qualité nutritionnelle. Ils l’ont comparé à un score de qualité alimentaire (DQS) qui évaluait dans quelle mesure l’alimentation suivait les recommandations nutritionnelles de la Société Allemande de Nutrition.
L’étude incluait 6 753 participants adultes. Les données anthropométriques, cliniques (composantes du syndrome métabolique) et alimentaires ont été recueillies à l’inclusion, et après 5 ans de suivi. Le microbiote intestinal, dont l’influence sur le syndrome métabolique est de mieux en mieux documentée, a été étudié par séquençage du gène ARNr 16S sur des échantillons fécaux d’un sous-groupe de participants. Les associations des DDS et DQS avec les indicateurs de santé liés au syndrome métabolique et à ses composants, ainsi qu’avec la composition du microbiote intestinal ont été analysées.
Les résultats montrent que le DDS était associé à :
- de meilleures valeurs par rapport au DQS pour plusieurs paramètres métaboliques, avec une diminution de l’IMC, du tour de taille, de la graisse viscérale, de la pression artérielle (systolique et diastolique), de la glycémie, des triglycérides et du cholestérol LDL.
- une diminution du risque de syndrome métabolique (OR : 0,90 ; IC 95 % : 0,82–0,93 ; p < 0,001, en analyse transversale, et OR : 0,89 ; IC 95 % : 0,79–0,99 ; p = 0,029, en analyse longitudinale), contrairement au DQS qui n’a pas montré d’association significative.
- une diversité microbienne supérieure (+42,6 % par rapport au DQS), et une composition bactérienne considérée plus bénéfique : baisse des genres Escherichia/Shigella (q = 0,00576) et augmentation de Ruminococcaceae (q = 0,01263).
En conclusion, cette étude montre que la diversité alimentaire est associée à une réduction plus importante du risque de syndrome métabolique et de ses paramètres associés que la qualité alimentaire. Elle est également liée à une meilleure composition du microbiote intestinal. Selon les auteurs, les recommandations nutritionnelles futures devraient accorder une place centrale à la diversité alimentaire.
WIESE, ML. Fabian Frost, F. Bahls, M. « et col. » Dietary Diversity, Rather Than Quality, Parallels a Reduction in Metabolic Syndrome and a Favorable Gut Microbiome: The Dietary Diversity Score. Journal of the American Nutrition Association. 2025, 44(3), p. 256–266. doi: 10.1080/27697061.2024.2423775