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Dysbiose, inflammation et obésité

Brèves scientifiques
Publié le 01/08/2022
Publié le 01/08/2022
Temps de lecture : 4 minutes
Dysbiose, inflammation et obésité
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La dysbiose est associée à l’obésité via le phénomène d’inflammation de bas grade. Les métabolites microbiens du microbiote intestinal semblent jouer un rôle clé dans cette association.

Les données récentes de la littérature soutiennent l’hypothèse qu’une altération de la composition du microbiote intestinal serait associée à l’obésité. L’inflammation jouerait un rôle pivot dans cette association. Une revue de littérature examine les mécanismes pouvant expliquer les liens entre la dysbiose, l’inflammation de bas grade et l’obésité.

Les auteurs mettent tout d’abord en avant le fait qu’une situation de dysbiose peut être associée à l’obésité par le biais de différents mécanismes (cf. figure 1) :

  • une augmentation de l’épargne d’énergie dans l’intestin, favorisée par certaines flores ;
  • une hausse de l’ingestion d’aliments, consécutive à la détérioration des signaux endocrines ;
  • un stockage excessif des lipides, lié à l’infiltration tissulaire des macrophages et à l’inflammation du tissu adipeux.

Si les déclencheurs de l’état inflammatoire ne sont pas complètement identifiés, il semblerait que les métabolites microbiens jouent un rôle important (figure 2). En effet, les lipopolysaccharides présents à la surface de certaines bactéries provoquent une réaction immunitaire conduisant à la production de cytokines pro-inflammatoires par les macrophages de l’intestin. Les acides gras à chaîne courte, libérés par certaines souches bactériennes du microbiote, sont quant à eux protecteurs de l’intégrité de la barrière intestinale, prévenant ainsi des processus inflammatoires. L’inflammation de bas grade associée à une dysbiose peut avoir des effets néfastes pouvant favoriser la prise de poids : insulino-résistance, altération des sécrétions d’hormones intestinales ou encore dérégulation de l’axe intestin – cerveau.

Pour conclure, les auteurs insistent sur le fait que ce champ de recherche manque encore d’études robustes chez l’humain. Ils indiquent par ailleurs que la modulation du microbiote par le biais de l’alimentation ou de l’ingestion de prébiotiques ou de probiotiques pourrait être une opportunité thérapeutique dans l’objectif de réduire l’inflammation de bas grade pouvant conduire à l’obésité.

VETRANI C, X. DI NISIO, A. PASCHOU, SA. « et col. » From gut microbiota through low-grade inflammation to obesity: key players and potential targets. Nutrients, 2022, 14, 2103, doi: 10.3390/nu14102103.