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Lait infantile fortement hydrolysé : pas d’effet sur le risque d’apparition du diabète de type 1

Brèves scientifiques
Publié le 29/01/2018
Modifié le 11/05/2021
Modifié le 11/05/2021
Temps de lecture : 4 minutes

Selon un essai d’intervention international, l’utilisation de lait infantile fortement hydrolysé chez le nourrisson à risque de diabète de type 1, ne réduit pas le risque d’apparition de la maladie.

Certaines études épidémiologiques ont suggéré un lien entre l’exposition précoce aux protéines étrangères complexes, telles que les protéines du lait de vache et l’apparition du diabète de type 1 (DT1). Afin de tester cette hypothèse, un essai contrôlé randomisé en double aveugle a été mené auprès de 2159 nourrissons à risque de DT1 (antécédent familial + génotype à risque) provenant de 15 pays différents, la TRIGR study.

Le groupe intervention (n = 1081) a reçu une préparation à base de caséine fortement hydrolysée alors que le groupe contrôle (n = 1078) a reçu une formule laitière classique contenant 80 % de protéines laitières intactes. La durée minimale de l’exposition était de 60 jours jusqu’à l’âge de 8 mois maximum, sans autre consommation de protéines laitières. Aucune intervention particulière n’a eu lieu ensuite.

Après un suivi médian de 11,5 ans, 8,4 % des enfants du groupe intervention ont développé un DT1, contre 7,6 % dans le groupe contrôle (P = 0.47). Après ajustement sur les facteurs confondants, le risque (hazard ratio) est de 1,1 (IC95% = [0,8 ; 1,5], P = 0.46), ce qui indique une absence de différence entre les deux groupes pour le risque d’apparition du DT1. De la même façon, l’âge médian au moment du diagnostic de DT1 n’est pas différent entre les deux groupes (6 ans (intervention) vs. 5,8 ans (contrôle) ; P = 0,75).

En conclusion, cet essai d’intervention de grande ampleur montre que l’élimination des protéines laitières intactes chez le nourrisson à risque de DT1 ne réduit pas le risque d’apparition de la maladie après un suivi médian de plus de 11 ans. Selon les auteurs, le lait de vache ne joue pas de rôle déterminant dans l’apparition du DT1 et il n’y a pas lieu de modifier les recommandations nutritionnelles pour les enfants à risque.

TRIGR Study Group, JAMA 2018;319(1):38-48. doi: 10.1001/jama.2017.19826.