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Le point sur l’intolérance au lactose

Brèves scientifiques
Publié le 14/03/2022
Publié le 14/03/2022
Temps de lecture : 5 minutes
Le point sur l’intolérance au lactose
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En plus de l’intolérance au lactose primaire de l’adulte qui touche 65 % de la population adulte mondiale, il existe d’autres types d’intolérances au lactose, primaires ou secondaires. Sa prise en charge chez le jeune enfant doit toujours prioriser le maintien de l’allaitement maternel. Les jus végétaux ne peuvent pas représenter une alternative au lait en cas d’intolérance au lactose.

Une revue de littérature fait le point sur l’état des connaissances concernant les propriétés du lactose et l’intolérance au lactose.

Les auteurs relèvent tout d’abord que le lactose est produit dans la glande mammaire, indépendamment de l’alimentation maternelle. En plus d’apporter de l’énergie, le lactose est la seule source alimentaire de galactose, nécessaire à la synthèse de macromolécules telles que les galactocérébrosides, gangliosides et mucoprotéines présents dans les membranes des cellules nerveuses. Le lactose favorise l’absorption du calcium, du magnésium ou encore du zinc.

Les auteurs relèvent 4 types de déficits en lactase, à l’origine de l’intolérance au lactose :

  1. Un déficit primaire et congénital en lactase. Il s’agit de cas rares d’activités lactasiques absentes ou réduites dès la naissance.
  2. Un déficit précoce en lactase. Il s’agit d’un phénomène observé le plus souvent chez les nourrissons prématurés. Cette intolérance est réversible en particulier grâce à l’allaitement maternel.
  3. Un déficit primaire en lactase qui peut débuter autour de 5 – 6 ans ou pendant l’adolescence. Ce déficit est irréversible et touche 65 % de la population adulte dans le monde. Dans ce cas, l’activité lactasique n’est pas modifiée par des variations de l’apport en lactose.
  4. Un déficit secondaire en lactase qui est le plus souvent dû à une inflammation de l’épithélium intestinal par un virus, une allergie ou encore une maladie cœliaque ou une maladie de Crohn. Cette intolérance secondaire au lactose est réversible et guérit lorsque l’intestin fonctionne à nouveau correctement.

Le principe de l’intolérance au lactose est décrit dans la figure 1. Les symptômes de l’intolérance sont causés par l’effet osmotique du lactose qui provoque un appel d’eau dans le lumen intestinal et par la fermentation du lactose par les bactéries présentes dans le côlon, produisant des gaz tels que l’hydrogène H2, le dioxyde de carbone CO2 et le méthane CH4, ainsi que des acides et des métabolites nuisibles. A noter que le lactose non digéré dans l’intestin grêle peut aussi jouer un rôle bénéfique en étant utilisé comme prébiotique par des bifidobactéries ou des lactobacilles, générant ainsi des acides gras à chaîne courte qui favorisent la nutrition des tissus de la muqueuse intestinale.

Pour conclure, les auteurs insistent sur le fait que la prise en charge d’une intolérance au lactose chez le nourrisson doit, dans la mesure du possible, préserver l’allaitement maternel. Par ailleurs, ils rappellent que les jus végétaux ne peuvent en aucun cas être considérés comme des alternatives au lait chez les jeunes enfants et les adolescents souffrant d’intolérance au lactose.

TOCA, MC. FERNANDEZ, A. ORSI, M. « et col. » Lactose intolerance: myths and facts. An update. Archivos Argentinos de Pediatria, 2022, 120, 1, p. 59-66 (doi: 10.5546/aap.2022.eng.59).