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Les effets à long terme de la consommation de produits laitiers sur le risque de fractures

Brèves scientifiques
Publié le 01/09/2025
Publié le 01/09/2025
Temps de lecture : 4 minutes
CreditPhoto: Dasha Petrenko

La consommation à long terme de lait et de yaourt est associée à une baisse du risque de fractures chez les femmes séniores, en particulier de fractures ostéoporotiques. La consommation de fromage est, quant à elle, plus spécifiquement associée à une diminution du risque de fractures de la hanche.

Quels sont les liens entre la consommation de produits laitiers et le risque de fractures chez la femme séniore ? Une étude de cohorte finlandaise de grande envergure incluant plus de 14 000 femmes suivies pendant 25 ans examine cette question. La consommation de produits laitiers « liquides » (lait, lait fermenté et yaourts) et de fromage a été évaluée tous les 5 ans pendant cette période. Sur l’ensemble de l’échantillon, 4 358 participantes ont déclaré une fracture dont :

  • 2 326 une fracture classée dans la catégorie des fractures ostéoporotiques (c’est-à-dire les fractures de l’humérus proximal, des vertèbres, du radius distal ou encore les fractures de hanche) ;
  • et en particulier 427 une fracture de hanche.

A noter que de nombreux facteurs de confusion potentiels ont été pris en compte dans l’analyse des données ; les modèles ont en effet été ajustés sur l’indice de masse corporelle, l’activité physique, la consommation d’alcool, l’usage de compléments alimentaires (calcium ou vitamine D) ou encore la prise de médicaments pouvant avoir un effet sur la santé osseuse.

Les auteurs mettent tout d’abord en avant le fait que 6,5 % de l’échantillon ne consomment pas de produits laitiers « liquides ». Dans une première analyse par catégorie, les auteurs montrent que ces femmes présentent un risque augmenté de fractures, quel que soit le type, et de fractures ostéoporotiques en particulier, comparativement à la catégorie des participantes ayant une consommation modérée (médiane journalière ≤ 4 dl) ou de celles ayant une consommation élevée (médiane journalière > 4 dl) en niveau basal. Une seconde analyse considérant la consommation de produits laitiers « liquides » comme une variable continue confirme qu’une consommation plus élevée de laits et yaourts est prédictive d’un taux de fractures (tous types) plus bas (P = 0,008) ainsi que d’un taux de fractures ostéoporotiques diminué (P = 0,011). Elle n’est par contre pas statistiquement associée spécifiquement au risque de fractures de la hanche.

Selon les auteurs, l’effet protecteur des produits laitiers « liquides » pourrait être plus marqué au niveau des os trabéculaires (qui ont une teneur en calcium plus faible), comme la colonne vertébrale, comparativement aux os corticaux, comme la hanche. En effet, une carence en calcium tend à réduire plus rapidement la densité osseuse dans l’os trabéculaire que dans l’os cortical.

Concernant la consommation de fromage, les résultats sont inverses : elle ne semble pas corrélée au risque global de fractures ou au risque de fractures ostéoporotiques, par contre une consommation plus élevée de fromage est significativement associée à un risque réduit de fractures de la hanche (P = 0,043). Les auteurs insistent sur le fait qu’il existe une très grande diversité de fromages, avec des teneurs en sel ou en lipides très variées et que ces différences pourraient jouer grandement sur l’examen des liens entre la consommation de fromage et le risque de fractures ou la santé osseuse en général.

Pour conclure, cette étude de cohorte met en lumière le fait que la consommation de produits laitiers, en particulier celle de lait (fermenté ou pas) et de yaourt, sur du long terme, semble avoir un effet bénéfique sur le risque de fractures et en particulier sur les fractures de type ostéoporotique.

ALAGHEBAND, FR. LYYTINEN, AT. ISANEJAD, M. « et col. » Long-term consumption of liquid dairy products predicts lower fracture risk in aging women: a 25-year follow-up. European Journal of Nutrition, 2025, 64, 213, doi: 10.1007/s00394-025-03709-7.