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Les femmes souffrant de diabète de type 2 plus vulnérables que les hommes

Brèves scientifiques
Publié le 04/05/2015
Modifié le 14/05/2021
Modifié le 14/05/2021
Temps de lecture : 5 minutes
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D’après les données récoltées dans le cadre de l’étude ObEpi édition 2012, si les sujets souffrant de diabète de type 2 sont plus fréquemment des hommes (55% des sujets), les femmes sont plus souvent en obésité (sévère ou très sévère), hypertendues ou dyslipidémiques. Depuis 1997, l’étude ObEpi évalue tous les 3 ans la prévalence du surpoids et de l’obésité en France, grâce à un questionnaire auto-administré envoyé à 20 000 foyers. En 2012, 25 714 sujets de plus de 18 ans y ont répondu.

Les données récoltées ont permis d’estimer la prévalence du diabète à 5,8% de l’échantillon. En extrapolant, cela  représenterait 2 860 000 cas en France, faisant du diabète l’affection de longue durée la plus fréquente, avant le cancer. La France se situe néanmoins en dessous de la prévalence moyenne du diabète en Europe (6,8%) et dans le monde (8,3%).
Dans 95% des cas, les sujets diabétiques souffraient d’un diabète de type 2 (diagnostic après 45 ans, traitement par antidiabétiques oraux avec ou sans insuline ou par contrôle du régime alimentaire).

Des disparités régionales ont été constatées (4,3% de DT2 dans le Sud-Ouest vs 9% dans le Nord). Les hommes sont plus souvent touchés par les DT2 (6,7% vs 4,9% des femmes), dont la prévalence augmente avec l’âge (0,5% chez les 18-24 ans vs 14,2% chez les plus de 65 ans) avec un pic d’augmentation chez les 45-54 ans.

Les données récoltées montrent aussi qu’il y a autant de sujets en surpoids parmi les sujets souffrant de DT2 que dans la population générale. En revanche, 43% des sujets diabétiques ont déclaré être obèses, contre 16% dans la population générale. Au sein des sujets souffrant de DT2, les femmes souffriraient plus souvent d’une obésité sévère ou très sévère que les hommes (24,4% vs 13,4%).

Sur le plan socio-démographique, la prévalence du diabète serait plus élevée parmi les sujets à faible niveau d’éducation. 35% des sujets diabétiques déclarent bénéficier d’un « statut financier confortable » contre 48% des non diabétiques. Là encore, les femmes souffrant de DT2 se révèlent plus fragilisées que les hommes : 46,8% des femmes déclarent être dans une situation « tendue », 19,5% « difficile » voire 4% « dans l’impossibilité d’éviter les dettes » contre, respectivement, 45,7%, 12,9% et 2% pour les hommes. Elles vivent plus souvent seules (35,8% vs 25,7% pour les hommes) et leur niveau d’éducation est plus faible (niveau primaire pour 23,7% vs 17,1% pour les hommes).

L’étude ObEpi met également en évidence les comorbidités associées au DT2 : les sujets diabétiques rapportaient souvent suivre un traitement pour d’autres pathologies, en particulier une hypertension artérielle (59,1% vs 33,2% dans la population générale) et une dyslipidémie (59,9% vs 28,3% dans la population générale).
Le diabète de type 2 est donc toujours un problème de santé majeur : comparativement aux sujets sains, les paramètres de santé des sujets diabétiques se révèlent très défavorables, en particulier chez les femmes. Si les traitements pharmacologiques ne sont pas spécifiques au genre, la prévention du diabète par le mode de vie (alimentation, activité physique) pourra à l’avenir en tenir compte.

E. Eschwege, A. Basdevant, A. Crine et al. (2015) Type 2 diabetes mellitus in France in 2012 : results from the ObEpi survey, Diabetes Metab; 41(1):55-61.