AccueilBrèves scientifiquesPathologiesAutres pathologiesManger moins n’augmente pas la longévité

Manger moins n’augmente pas la longévité

Brèves scientifiques
Publié le 24/09/2012
Modifié le 11/05/2021
Modifié le 11/05/2021
Temps de lecture : 4 minutes

La restriction de nourriture (RN) n’améliore pas systématiquement la longévité des rongeurs ou des insectes et ses effets positifs s’accompagnent de nombreux effets négatifs. La restriction de nourriture (RN) a globalement un effet bénéfique sur la longévité des invertébrés sédentaires (certains vers et araignées). C’est en revanche moins clair concernant les insectes volants et les rongeurs, cela dépendrait de la lignée et cela s’accompagnerait d’une moins grande résistance aux agressions (virus de la grippe, froid ou parasites intestinaux pour les rongeurs par exemple). Les études sur les primates (macaques) donnent elles des résultats sujets à controverses.

Chez l’homme une RN entraine une perte de poids, de graisse, une baisse de la pression artérielle et une amélioration de certains marqueurs métaboliques, ce qui peut apparaitre comme favorable en cas de surpoids.

Mais les effets négatifs sont par ailleurs nombreux : diminution de la masse maigre (donc de la force musculaire), moins bonne cicatrisation, baisse de la densité minérale osseuse (donc risque de fractures plus élevé), baisse de la température (donc moindre résistance au froid), symptômes dépressifs. Chez la femme, elle entraîne un retard de l’apparition des règles et une lactation déficiente. Chez la personne âgée, l’auteur rappelle que le risque est la malnutrition.

Qui plus est, la protection vis-à-vis des maladies cardiovasculaires que procurerait la RN se retournerait en risque accru de ces mêmes maladies chez la descendance (plus exposée du fait d’un faible poids de naissance).

Finalement, chez l’homme, la RN ne semble bénéfique que pour les personnes obèses et seulement si elle s’entend comme un retour à une alimentation normale et équilibrée.

En l’absence de surpoids, les effets positifs de la restriction de nourriture sur le vieillissement et la longévité sont loin d’être prouvés, alors que les effets négatifs certains. Mieux vaut préconiser une alimentation variée et pratiquer une activité physique régulière.

Le Bourg E (2012) Restriction de nourriture, longévité et vieillissement, Cahiers de nutrition et de diététique ; 47:85-92