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Rythme circadien et métabolisme

Brèves scientifiques
Publié le 28/11/2022
Modifié le 29/11/2022
Modifié le 29/11/2022
Temps de lecture : 5 minutes
Rythme circadien et métabolisme
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Le dérèglement de nos rythmes circadiens métaboliques peut participer à l’apparition de pathologies telles que l’obésité ou encore le diabète de type 2.

La plupart de nos processus physiologiques suivent un rythme circadien. Une horloge centrale située dans les noyaux suprachiasmatiques de l’hypothalamus et dont l’activité est modulée quotidiennement par la lumière du jour via l’axe rétino-hypothalamique, coordonne les horloges cellulaires périphériques qui se trouvent dans tous nos organes. Une revue de littérature fait le point sur l’état des connaissances concernant le dialogue entre nos horloges internes (horloge centrale + horloges cellulaires périphériques) et le métabolisme.

Le rythme circadien métabolique (cf. figure 1) se décompose en :

  • une phase active, qui correspond à la période de jour, pendant laquelle l’ingestion de nourriture entraîne une augmentation des processus anaboliques. Il apparaît que les glucides sont plus facilement métabolisés en début de phase active alors que les lipides et les protéines le sont préférentiellement en fin de phase active.
  • une phase inactive, qui correspond à la période de nuit, caractérisée par la prédominance des processus cataboliques : glycogénolyse dans les muscles et le foie, lipolyse dans le tissu adipeux, protéolyse et autophagie.

Les auteurs mettent en lumière la capacité de l’organisme à adapter sa réponse métabolique quand il fait face à un changement comportemental ponctuel, comme par exemple l’heure de la prise d’un petit déjeuner ou encore son contenu. On parle alors de flexibilité métabolique. Cependant, lorsque le rythme circadien est en fort décalage avec le cycle jour/nuit, de nombreuses pathologies peuvent apparaître. Ainsi, une ingestion d’aliments à un temps circadien inapproprié entraînerait un dérèglement des horloges périphériques sans modification de l’horloge centrale, et favoriserait la survenue de l’obésité et de la résistance à l’insuline. Plusieurs études ont aussi mis en évidence un risque plus élevé d’obésité et de diabète de type 2 chez les personnes travaillant de nuit ou celles ayant un sommeil de mauvaise qualité.

Les données de la littérature montrent que, si un dérèglement de notre rythme circadien peut augmenter le risque d’avoir une alimentation plus riche en graisses, la causalité pourrait aussi être inversée. En effet, la consommation d’un régime plus gras pourrait entraîner un dérèglement des horloges centrale et périphériques et un décalage de la prise des repas vers la période de sommeil.

Pour conclure, les auteurs mettent en avant le fait que, si des dérèglements de nos rythmes circadiens peuvent participer au développement de pathologies, la prise en compte de nos horloges internes dans le cadre d’interventions thérapeutiques peut, quant à elle, être bénéfique.

WOODIE, LN. ORAL, KT. KRUSEN, BM. « et col. » The circadian regulation of nutrient metabolism in diet-induced obesity and metabolic disease. Nutrients, 2022, 14, 3136, doi: 10.3390/nu14153136.