AccueilBrèves scientifiquesPopulationsAdolescentsUne étude française confirme que l’on peut améliorer l’alimentation des ados

Une étude française confirme que l’on peut améliorer l’alimentation des ados

Brèves scientifiques
Publié le 01/02/2016
Modifié le 14/05/2021
Modifié le 14/05/2021
Temps de lecture : 5 minutes

Cette intervention menée dans des collèges et lycées aquitains montre que la disponibilité en aliments recommandés par le PNNS, associée à des actions d’éducation à la santé, conduit les adolescents à adopter de meilleures habitudes alimentaires. A l’issue de l’intervention, les jeunes sautaient moins souvent le petit-déjeuner et consommaient moins d’en-cas superflus entre les repas.L’intervention avait pour objectif d’améliorer le comportement alimentaire des adolescents en dehors des repas en combinant deux approches :

  • une amélioration de l’offre alimentaire en vente dans l’établissement, en y limitant les produits gras et sucrés et en favorisant celle de fruits et de pain,
  • des actions d’éducation à l’équilibre alimentaire, en s’appuyant sur les recommandations et les outils du PNNS.

Douze collèges et lycées de l’académie de Bordeaux ont mis l’intervention en place au cours de l’année scolaire 2007/2008, mais seuls sept d’entre eux ont fait l’objet de l’analyse quantitative décrite dans cet article. Huit établissements ont recruté à la rentrée 2008/2009, et ont constitué le « groupe contrôle ».

Le même questionnaire a été soumis à tous les élèves avant et après l’intervention. Il portait sur leurs habitudes alimentaires au petit déjeuner, au goûter et hors repas ainsi que sur les aliments disponibles à la vente dans l’enceinte de l’établissement.
Mille six cent deux élèves ont complété le questionnaire avant intervention (771 issus des établissements intervention et 831 des établissements contrôle) contre 1 050 à la fin de l’intervention (395 issus des établissements intervention et 655 des établissements contrôle).

Après ajustement sur le genre, l’âge et le niveau scolaire, l’intervention a été associée à une prise quotidienne plus fréquente du petit déjeuner (OR = 2,63), de féculents (OR = 1,65) et de pain au petit-déjeuner, en en-cas et au goûter (OR = 1,43). L’intervention a également été associée à la consommation moins fréquente d’un en-cas au moment de la récréation (OR = 0,66). Pour les auteurs, cet en-cas constitue un grignotage et n’est pas recommandé. Il peut en effet pénaliser la consommation d’aliments recommandés* lors du déjeuner quand il est pris tardivement dans la matinée.

Enfin, l’intervention a permis une amélioration significative de l’offre en produits recommandés* proposée au foyer des élèves (OR = 1,34) et une diminution non significative de l’offre en produits non recommandés*.
Ces résultats encouragent à poursuivre les actions mises en œuvre dans l’ensemble des  établissements volontaires, en maintenant l’accompagnement des équipes éducatives tant d’un point de vue pédagogique que logistique (cf vente de fruits).

* Les  produits « recommandés » et « non recommandés » étaient définis selon les recommandations du PNNS. Produits recommandés : pain, eau, purs jus de fruits et fruits. Produits non recommandés : viennoiseries, gâteaux, barres chocolatées, bonbons, pâtisseries, biscuits salés, boissons sucrées et sodas

Référence : Carriere C., Lorrain S., Langevin C. et al. Impact d’une intervention sur l’offre alimentaire et sur les comportements alimentaires des adolescents (hors restauration scolaire). Archives de Pédiatrie, 2015, 22(12):1223-32.