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Végétalisme : les conséquences métaboliques chez l’enfant

Brèves scientifiques
Publié le 21/06/2021
Modifié le 23/06/2022
Modifié le 23/06/2022
Temps de lecture : 4 minutes
Végétalisme : les conséquences métaboliques chez l’enfant
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Les enfants végétaliens présentent un statut nutritionnel dégradé, comparativement aux omnivores, en particulier vis-à-vis de la vitamine A, de la vitamine D, du DHA et du cholestérol.

Une étude transversale examine chez l’enfant les effets de l’alimentation végétalienne sur le statut nutritionnel et le métabolisme. Les données de quarante enfants finlandais âgés de 1 à 7 ans (24 omnivores, 10 végétariens et 6 végétaliens depuis leur naissance) ont été examinées : consommations alimentaires sur 4 jours, statuts nutritionnel et métabolique. A noter que les enfants inclus bénéficient, en crèche ou à l’école, de repas gratuits (avec options végétaliennes), élaborés par des nutritionnistes de façon à couvrir les recommandations.

Les résultats montrent, chez les enfants végétaliens, des apports diminués en protéines et en acides gras saturés, ainsi que des apports augmentés en folates et en fibres, comparativement aux omnivores. L’analyse métabolomique et l’examen des biomarqueurs du statut nutritionnel mettent en évidence des différences chez les enfants végétaliens, comparativement aux enfants omnivores ou végétariens, suggérant qu’un apport, même modeste, de protéines animales permet d’orienter différemment le métabolisme.

Plus concrètement, les enfants végétaliens présentent :

  • des concentrations très basses en cholestérol (total, HDL et LDL) et en acide docosahexaénoïque (DHA) ;
  • un statut déficient en vitamine A indiqué par la concentration en protéine de liaison du rétinol (Retinol Binding Protein) et ce, malgré l’apport en vitamine A en adéquation avec les recommandations ;
  • un statut bas en vitamine D, malgré le fait que les échantillonnages aient eu lieu pendant et juste après la période estivale ;
  • un pool circulant diminué d’acides aminés essentiels comparativement aux omnivores, en particulier pour les acides aminés branchés : leucine, isoleucine et valine ;
  • une concentration diminuée en transthyrétine.

Pour conclure, les auteurs mettent en lumière l’attention particulière à porter sur le statut en vitamine A et en vitamine D chez les enfants végétaliens. La combinaison de statuts dégradés en vitamine A et en DHA pourrait être problématique vis-à-vis de la santé visuelle. Par ailleurs, ils insistent sur le fait que les recommandations à destination des adultes végétaliens ne peuvent pas être transposées à des enfants suivant le même régime alimentaire. Des études à long terme sont nécessaires pour clarifier les causes et les possibles conséquences de ces modifications métaboliques chez l’enfant végétalien.

HOVINEN, T. KORKALO, L. FREESE, R. « et col. » Vegan diet in young children remodels metabolism and challenges the statuses of essential nutrients. EMBO Molecular Medicine, 2021, 13: e13492, doi: 10.15252/emmm.202013492.