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Végétarisme et risque dépressif

Brèves scientifiques
Publié le 28/02/2022
Publié le 28/02/2022
Temps de lecture : 4 minutes
Végétarisme et risque dépressif
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L’association entre santé mentale et alimentation suscite de plus en plus d’intérêt. L’état des connaissances scientifiques ne permet pas de conclure sur les liens entre le végétarisme et le risque dépressif, en particulier en raison de l’hétérogénéité des études examinant cette question.

Une revue systématique de littérature des études d’observation et d’intervention fait le point sur l’état des connaissances concernant les liens entre le suivi d’un régime végétarien ou végétalien et le risque de dépression chez l’adulte. Vingt-trois (23) études ont été retenues pour cette revue : 18 études transversales, 3 études de cohorte et 2 essais contrôlés randomisés.

Les résultats mettent en évidence des résultats assez contrastés :

  • 44 % des associations examinées suggèrent que le suivi d’un régime végétarien ou végétalien est lié à un risque plus élevé de dépression ou de symptômes dépressifs ;
  • 28 % des associations examinées suggèrent des résultats opposés : selon ces études, le végétarisme auraient plutôt un effet protecteur vis-à-vis du risque dépressif ;
  • enfin, 28 % des liens étudiés ne se révèlent pas significatifs, même si deux de ces études trouvent une hausse du risque de dépression parmi certains sous-groupes de végétariens ou végétaliens.

Les auteurs mettent en avant plusieurs facteurs qui pourraient permettre d’expliquer ces résultats très contrastés :

  • les différences culturelles et dans les pratiques agricoles entre les pays des études incluses font que les compositions des régimes végétariens ou végétaliens peuvent être très distinctes entre études ;
  • des différences importantes entre études sont aussi observées concernant les durées de suivi des régimes, les caractéristiques des participants (âge, IMC, état de santé) ou encore les raisons d’adoption du régime végétarien ou végétalien ;
  • enfin, les ajustements sur les facteurs de confusion pris en compte sont aussi très variables entre les différentes études.

Les auteurs restent prudents dans leur conclusion. Ils mettent en lumière que, si le nombre d’associations suggérant un effet délétère des régimes végétariens sur le risque dépressif est plus élevé. Il est important de remarquer que, parmi les 4 études présentant l’indice de qualité le plus haut, 3 montrent un lien inverse. 

JAIN, R. LARSUPHROM, P. DEGREMONT, 1. « et col. » Association between vegetarian and vegan diets and depression: A systematic review. Nutrition Bulletin, 2022, doi: 10.1111/nbu.12540.