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Végétarisme, végétalisme et risques de carences chez l’enfant

Brèves scientifiques
Publié le 16/10/2023
Publié le 16/10/2023
Temps de lecture : 5 minutes
Végétarisme, végétalisme et risque de carences chez l’enfant
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Plus le régime alimentaire des enfants est restrictif en aliments d’origine animale, plus le risque de carences en micronutriments est élevé. Si les régimes macrobiotiques ou végétaliens ne sont pas recommandés, le régime lacto-ovo-végétarien varié, équilibré et riche en produits laitiers est l’option la moins risquée dans le spectre de ces régimes.

Quels sont les risques de carences en micronutriments chez les enfants suivant une alimentation végétarienne ou végétalienne ? Une revue de littérature réalisée par un pédiatre français fait le point sur cette question en se basant sur le contenu de 122 articles scientifiques publiés entre 1980 et 2023.

L’auteur met tout d’abord en avant le fait que les principaux micronutriments concernés par le risque de carence chez les enfants suivant un régime restrictif en aliments d’origine animale sont :

  • la vitamine B12,
  • le fer,
  • le zinc,
  • l’iode,
  • et la vitamine D.

Il est cependant difficile de mettre en évidence des associations claires entre le suivi d’un régime spécifique et un risque de carence pour différentes raisons méthodologiques : effectifs faibles des études et sur la base du volontariat, utilisation de compléments alimentaires souvent peu spécifiée dans les enquêtes, inconstance dans les définitions des régimes ou encore difficulté à mettre en évidence une carence, car les tests sanguins ou urinaires sont peu souvent mis en place.

Les régimes les plus à risque de mener à des carences en ces micronutriments (en particulier en vitamine B12) sont le régime macrobiotique et le régime végétalien. Aussi, ils ne sont pas recommandés pendant la grossesse et pendant l’enfance. L’auteur souligne par contre le fait qu’un régime lacto-ovo-végétarien bien équilibré et constitué d’aliments variés, avec un apport suffisant en produits laitiers (en particulier concernant les formules lactées infantiles pour les jeunes enfants), est une option peu risquée.

Dans tous les cas, il invite les femmes enceintes ainsi que les nourrissons, enfants et adolescents suivant une alimentation restrictive en produits d’origine animale à mettre en place une supervision médicale adaptée afin d’être conseillés de façon régulière et informés des risques à ne pas suivre les recommandations. Outre les interrogations concernant les micronutriments, les apports en énergie, protéines, acides gras polyinsaturés à longue chaîne oméga 3 et calcium, ainsi que la qualité des protéines et la santé des os peuvent aussi s’avérer préoccupants.

En conclusion, le pédiatre insiste sur le fait que, d’un point de vue éthique, il est important de respecter les choix alimentaires des parents, pour eux-mêmes et pour leurs enfants. Il souligne par ailleurs la nécessité de l’éducation et du suivi nutritionnels pour ces populations. Enfin, la question de la supplémentation en micronutriments spécifiques doit être considérée de façon individuelle par un professionnel de santé.

CHOURAQUI, JP. Risk assessment of micronutrients deficiency in vegetarian or vegan children: not so obvious. Nutrients, 2023, 15, 2129, doi: 10.3390/nu15092129.