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Consommation de fruits à coques et d’arachides : quels effets sur l’environnement ?

Brèves scientifiques
Publié le 27/04/2020
Modifié le 07/09/2022
Modifié le 07/09/2022
Temps de lecture : 5 minutes
Consommation de fruits à coques et d’arachides : quels effets sur l’environnement ?
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La recommandation d’augmenter fortement les consommations de noix de tous types pose un problème environnemental majeur vis-à-vis des ressources en eau, une majorité des cultures irriguées étant produites en situation de stress hydrique sévère.

La commission EAT-Lancet a publié en 2019 ses recommandations pour une alimentation saine issue de production durable, visant à nourrir de façon adéquate 10 milliards d’êtres humains en 2050, tout en préservant notre planète et ses ressources. Une de ces recommandations consiste à augmenter sa consommation de noix de tous types. Une étude évalue l’impact au niveau planétaire de l’augmentation de la consommation de noix, telle que suggérée par EAT-Lancet, sur l’utilisation de la ressource en eau. Cette étude considère six fruits à coque : noix, noisette, amande, noix de cajou, pistache et châtaigne, ainsi que l’arachide.

Les auteurs mettent tout d’abord en avant que les consommations par habitant étaient en 2013 de 3,3 g/j pour les fruits à coque et de 4,8 g/j pour l’arachide. Or, les recommandations Eat-Lancet sont de parvenir à une consommation moyenne de 25 g/j pour les fruits à coque et 25 g/j pour l’arachide, ce qui implique de multiplier par 11 la production de fruits à coque et par 7 celle d’arachide.

La figure ci-dessous montre les quantités d’eau nécessaires à la production des différents types de noix étudiés (exprimées en litres /kg et en litres /g de protéine). Il apparaît que c’est la noix de cajou qui présente l’empreinte eau la plus défavorable. Si l’on ne considère que « l’eau bleue » (eau qui transite dans les cours d’eau, lacs et nappes phréatiques, par opposition à l’eau verte qui est stockée dans le sol et la biomasse), c’est la pistache qui présente les bilans les plus défavorables, alors que l’arachide est la moins consommatrice en eau.

Il apparaît, par ailleurs, que pour les sept types de noix étudiés, 74 % des cultures irriguées sont produites en situation de stress hydrique vis-à-vis de l’eau bleue (faisant référence au pourcentage d’eau bleue utilisée par rapport au total disponible). Dans 63 % des situations, ce stress hydrique est même qualifié de sévère. Les régions les plus touchées par ces situations de stress hydrique lié à la production de noix sont l’Inde, la Chine, le Pakistan, le Moyen-Orient, la région méditerranéenne et les Etats-Unis.

Pour conclure, cette étude met en évidence une problématique environnementale majeure liée à la recommandation nutritionnelle de consommer plus de noix de tous types. Si la production d’arachide est la plus économe vis-à-vis de l’eau bleue, il peut également être pertinent de mettre en place plus de cultures pérennes qui assurent des agroécosystèmes plus durables.

Consommation de fruits à coques et d’arachides : quels effets sur l’environnement ?

VANHAM, D. MEKONNEN, MM. & HOEKSTRA, AY. Treenuts and groundnuts in the EAT-Lancet reference diet: concerns regarding sustainable water use. Global Food Security, 2020, 24, 100357, doi: 10.1016/j.gfs.2020.100357.