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Du poisson pour se préserver d’Alzheimer et du Parkinson

Brèves scientifiques
Publié le 29/02/2016
Modifié le 14/05/2021
Modifié le 14/05/2021
Temps de lecture : 5 minutes

Manger du poisson gras riche en DHA (acide docosahexaénoïque) contribue à prévenir le déclin cognitif. Certains bénéfices apparaissent dès la première part de poisson hebdomadaire et augmenteraient pour des quantités supérieures. Cependant, la relation dose-réponse n’est pas linéaire et préciser une quantité ou une consommation optimale reste hasardeux.

La maladie d’Alzheimer, la maladie de Parkinson, les déclins cognitifs légers et la démence bouleversent les vies des personnes atteintes et de leurs familles. De plus, ces affections liées à l’âge menacent d’augmenter considérablement les dépenses de santé des pays aux populations vieillissantes.   Cette méta-analyse conduite à Hangzhou (en Chine) s’est proposée d’évaluer la relation dose-réponse entre la consommation de poisson ou d’acides gras polyinsaturés (AGPI) et le risque de déclin cognitif ou de maladie de Parkinson.
Vingt et une études ont été sélectionnées, regroupant au total  181 580 participants, les suivis s’étalaient sur une durée allant de 2 à 21 ans. Plus de 4 400 cas étaient répertoriés (troubles cognitifs légers, déficits cognitifs, démence, maladie d’Alzheimer  et maladie de Parkinson).
Différentes méthodes d’évaluation et d’analyse des apports en oméga 3 étaient utilisées (évaluation des apports alimentaires, biomarqueurs sanguins, répartition en tertiles, quartiles ou quintiles de consommation).   A l’issue de l’analyse des données, il apparait que :

  • comparé à un non consommateur, la consommation d’une part de poisson par semaine réduit le risque de démence (RR : 0.95 ; 95%CI : 0.90, 0.99) et de maladie d’Alzheimer (RR : 0.93 ; 95%CI : 0.90, 0.95). 
  • l’augmentation de la consommation de 8 g/jour d’AGPI est associée à une diminution de déclin cognitif léger (RR : 0.71 95%CI : 0.59, 0.82) et de maladie de Parkinson (RR : 0.90 ; 95%CI : 0.80, 0.99). 
  • l’augmentation de la consommation de 0.1g/jour de DHA est inversement corrélée au risque de démence (RR : 0.86 ; 95%CI : 0.76, 0.96) et de maladie d’Alzheimer (RR : 0.63 ; 95%CI : 0.51, 0.76). 

  Cependant :

  • on ne trouve aucune relation avec d’autres acides gras à chaine longue : l’acide eicosapentaénoïque(EPA) et l’acide arachidonique (ARA).
  • quand on se focalise sur les AGPI n-3, on ne trouve pas de corrélation entre leur consommation et la maladie d’Alzheimer (P=0.162) ou la maladie de Parkinson (P=0.627).  
  • de façon étonnante, les risques de déclin cognitif  et de démence (RR : 1.00 ; 95% CI : 0.97, 1.02) ne sont pas diminués si on augmente de 10% la concentration sanguine d’AGPI.

  Ce travail met à nouveau en évidence une association entre la consommation de poisson, de DHA et d’AGPI et la diminution des risques de déclin cognitif, de démence, de maladie d’Alzheimer et de maladie de Parkinson.   En revanche, l’hétérogénéité des effets dose-réponse rapportés ne permet pas d’avancer sur ce point.   En conclusion, les auteurs préconisent de consommer régulièrement du poisson source de DHA ce qui est conforme aux recommandations françaises  et  européennes , notamment du poisson gras, 1 à 2 fois par semaine.

Zhang Y, Chen J, Qiu J et col., Intakes of fish and polyunsaturated fatty acids and mild-to-severe cognitive impairment risks : a dose-response meta-analysis of 21 cohort studies, American Journal of Clinical Nutrition2016 ; 103 :330-340