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Le Fonds européen d’aide aux plus démunis : La France mise sur la diversité

Brèves scientifiques
Publié le 05/10/2018
Modifié le 24/10/2022
Modifié le 24/10/2022
Temps de lecture : 4 minutes
Le Fonds européen d'aide aux plus démunis : La France mise sur la diversité
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À la demande du ministère français de l’Agriculture et de l’Alimentation, une étude a été réalisée pour analyser les pratiques françaises en matière de choix des denrées dans le cadre du Fonds européen d’aide aux plus démunis (FEAD).  L’optique vise à améliorer la réponse apportée aux bénéficiaires, ainsi que le fonctionnement et l’efficience du dispositif.

Le Fonds européen d’aide aux plus démunis : système français de choix des denrées et comparaison internationale – Analyse n° 123

L’aide alimentaire distribuée aux ménages précaires par un tissu associatif diversifié est en partie financée par le Fonds européen d’aide aux plus démunis (FEAD). En découlent des achats de denrées dont la liste, propre à chaque pays, résulte d’un processus de concertation entre services de l’État et associations têtes de réseau..

Définie dans la Loi de modernisation de l’agriculture et de la pêche du 27 juillet 2010 comme « ayant pour objet la fourniture de denrées alimentaires aux personnes les plus démunies », cette aide est « apportée tant par l’Union européenne que par l’État ou toute autre personne morale ». Reposant sur la mobilisation du secteur associatif, elle adopte diverses formes (distribution de repas chauds, de produits bruts ou dans des épiceries sociales). Pour faire face au nombre croissant de bénéficiaires, elle conjugue différentes sources d’approvisionnement : FEAD, dons privés (grande distribution, industries agroalimentaires), offres d’agriculteurs ou de particuliers et achats directs par les associations.

Pour les associations, le fonds constitue donc à la fois un « socle de base » et un outil de régulation de leurs sources d’approvisionnement. Ainsi le FEAD représente ainsi entre 20 et 25 % des denrées proposées par les Banques alimentaires, les Restos du Cœur et la Croix-Rouge, et jusqu’à 45 % pour le Secours populaire.

S’appuyant sur une comparaison menée dans plusieurs pays européens, il ressort de cette étude, qu’en France, le choix des denrées du FEAD est déterminé par les représentations partagées entre acteurs de l’aide alimentaire et pouvoirs publics, sur l’importance de la « diversité alimentaire », notion fortement portée par des politiques de santé. Si le don alimentaire ne peut couvrir tous les besoins nutritionnels, l’accent est néanmoins mis sur la variété. A contrario, en Italie, Espagne et Finlande notamment, la logique « de survie » est préférée : fournir aux bénéficiaires des denrées de base, énergétiques, s’adaptant aux goûts et habitudes du plus grand nombre.

http://agriculture.gouv.fr/le-fonds-europeen-daide-aux-plus-demunis-systeme-francais-de-choix-des-denrees-et-comparaison