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Nouvelles recommandations pour les enfants et adolescents végétaliens

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Publié le 04/11/2019
Modifié le 22/09/2022
Modifié le 22/09/2022
Temps de lecture : 6 minutes
Nouvelles recommandations pour les enfants et adolescents végétaliens
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Sans une supplémentation adéquate, en particulier en vitamines B12, D et en calcium, le régime végétalien provoque de graves carences chez les enfants, de la naissance jusqu’à l’adolescence.

Le régime végétalien, exempt de tout aliment d’origine animale, ne fournit pas l’ensemble des micronutriments indispensables et peut entraîner des carences nutritionnelles. Le Groupe Francophone d’Hépatologie-Gastroentérologie et Nutrition Pédiatriques (GFHGNP) publie ses recommandations concernant les nourrissons, enfants et adolescents qui suivent un régime végétalien.

Le GFHGNP considère tout d’abord que le régime végétalien est inadapté et, en conséquence, non recommandé aux populations infantiles en raison des carences graves qu’il peut entraîner. Les auteurs font le point sur les supplémentations à mettre en place pour éviter ces carences.

  1. Un régime végétalien bien mené, avec des apports suffisants en céréales et légumineuses, n’induit pas de carence de protéines. Seuls les nourrissons alimentés avec des jus végétaux inadéquats sont à risque de carences protéiques.
  2. Une supplémentation en vitamine B12 est indispensable chez tous les enfants, dès l’arrêt de l’allaitement maternel ou de la consommation de formules infantiles à base de riz ou de soja. Les doses recommandées vont de 5 µg/j entre l’âge de 6 mois et 3 ans, et jusqu’à 50 µg/j au-delà de 11 ans.
  3. Une supplémentation en calcium est nécessaire dès que la consommation d’une formule infantile adaptée diminue. Chez les enfants plus âgés et les adolescents, cette supplémentation est indispensable ; la dose dépend des autres apports en calcium, provenant des eaux minérales et des végétaux. Elle se situe entre 250 et 500 mg/j chez l’enfant et entre 500 et 1000 mg/j chez l’adolescent.
  4. Comme chez tous les enfants, une supplémentation en vitamine D est recommandée, mais, à partir de 18 mois, les doses doivent correspondre à celles des enfants à risque (80 000 à 100 000 UI par trimestre).
  5. Les formules infantiles adéquates fournissent un apport en fer suffisant, aussi leur consommation est recommandée jusqu’à au moins 6 mois. Un suivi régulier est ensuite recommandé par des tests de sérum ferritine dont les résultats pourront éventuellement révéler le besoin d’une supplémentation en fer (2 à 3 mg/kg/j de fer métal).
  6. De la même façon, un suivi régulier de la concentration plasmatique de zinc est nécessaire afin de vérifier le besoin d’une supplémentation (1 mg/kg/j de gluconate de zinc).
  7. Une consommation régulière de sel iodé dispense les enfants végétaliens d’une supplémentation en iode.
  8. Chez les nourrissons, la consommation de formules infantiles non enrichies en acide docosahexaénoïque (DHA) entraîne la nécessité de consommer des huiles végétales riches en acides gras oméga-3. A noter qu’à partir de 2020, toutes les formules infantiles seront enrichies en DHA. Une supplémentation de 100 mg/j est recommandée à partir de l’âge de 1 an sous forme d’algues riches en DHA et EPA (acide eicosapentaénoïque). Le GFHGNP recommande par ailleurs la consommation d’aliments végétaux riches en oméga-3.

En conclusion, le GFHGNP considère que le régime végétalien n’est pas adapté pour couvrir les besoins nutritionnels des enfants et des adolescents. Aussi, il est indispensable que les enfants adoptant un tel régime soient suivis régulièrement par un professionnel de santé afin de recevoir les supplémentations essentielles à leur équilibre nutritionnel.