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Prise du petit déjeuner chez l’enfant et l’adolescent

Brèves scientifiques
Publié le 20/06/2022
Publié le 20/06/2022
Temps de lecture : 4 minutes
Prise du petit déjeuner chez l’enfant et l’adolescent
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Chez les enfants et les adolescents, le fait d’être une fille, d’être plus âgé ou encore d’habiter dans une zone géographique reculée ou socialement défavorisée augmente le risque de sauter le petit déjeuner.

Les données de la littérature scientifique montrent que la prise régulière d’un petit déjeuner chez les enfants est associée à un bien-être augmenté, à des comportements alimentaires plus sains, à la pratique de plus d’activité physique ou encore à de meilleurs résultats scolaires. Une étude transversale australienne examine, dans un échantillon de plus de 71 000 enfants âgés de 8 à 18 ans, les pratiques vis-à-vis du petit déjeuner et les paramètres associés au fait de ne pas prendre de petit déjeuner.

Dans l’ensemble de l’échantillon, les données mettent en évidence que :

  • 55,0 % des enfants déclarent ne jamais sauter le petit déjeuner ;
  • 17,4 % déclarent prendre un petit déjeuner 4 à 6 fois par semaine ;
  • 18,0 % déclarent prendre un petit déjeuner 1 à 3 fois par semaine ;
  • 9,5 % déclarent ne jamais prendre de petit déjeuner.

Les auteurs mettent en lumière quatre critères augmentant le risque de ne pas prendre régulièrement de petit déjeuner :

  1. Par rapport aux garçons, les filles présentent un risque relatif augmenté de sauter parfois (1,17 ; IC95% = [1,13 ; 1,22], souvent (1,64 ; IC95% = [1,58 ; 1,71] ou toujours (1,57 ; IC95% = [1,59 ; 1,66] le petit déjeuner.
  2. Par rapport aux enfants les plus jeunes (8 – 11 ans), ceux âgés de 15 à 18 ans présentent un risque relatif augmenté de sauter parfois (2,31 ; IC95% = [2,18 ; 2,45], souvent (4,44 ; IC95% = [4,19 ; 4,72] ou toujours (7,07 ; IC95% = [6,51 ; 7,68] le petit déjeuner.
  3. Par rapport aux enfants vivant dans les zones géographiques les plus socialement favorisées, ceux habitant dans les zones les plus défavorisées présentent un risque relatif augmenté de sauter parfois (1,21 ; IC95% = [1,14 ; 1,29], souvent (2,11 ; IC95% = [1,99 ; 2,24] ou toujours (2,80 ; IC95% = [2,58 ; 3,04] le petit déjeuner.
  4. Enfin, par rapport aux enfants vivant dans les grandes villes, ceux habitant dans les zones les plus reculées présentent un risque relatif augmenté de sauter parfois (1,16 ; IC95% = [1,10 ; 1,23], souvent (1,21 ; IC95% = [1,15 ; 1,28] ou toujours (1,26 ; IC95% = [1,17 ; 1,35] le petit déjeuner.

Pour conclure, si ces résultats mettent en avant l’importance des aspects socioéconomiques dans le fait de prendre ou de sauter le petit déjeuner, les auteurs insistent sur le besoin de mettre en place de nouvelles études pour mieux comprendre les raisons de ces choix et créer ainsi des campagnes de promotion du petit déjeuner spécifiquement adaptées aux enfants et adolescents.

SINCOVICH, A. MOLLER, H. SMITHERS, L. « et col. » Prevalence of breakfast skipping among children and adolescents: a cross‑sectional population level study. BMC Pediatrics, 2022, 22, 220, doi: 10.1186/s12887-022-03284-4.