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Séniors : une consommation adéquate de produits laitiers diminue le nombre de fractures et est économiquement rentable

Brèves scientifiques
Publié le 20/11/2023
Publié le 20/11/2023
Temps de lecture : 5 minutes
Séniors : une consommation adéquate de produits laitiers diminue le nombre de fractures et est économiquement rentable
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En 2021, une étude d’intervention australienne d’une durée de 2 ans a montré que l’augmentation des apports en calcium et en protéines, par la hausse de la consommation quotidienne de produits laitiers, diminue le nombre de fractures chez les personnes âgées vivant en institution. Dans sa continuité, une nouvelle étude examine la rentabilité économique de cette intervention.

Pour rappel, dans cet essai contrôlé randomisé engageant plus de 7 000 séniors vivant en institution, les participants du groupe intervention ont reçu chaque jour 250 ml de lait, additionnés de 20 g de fromage ou 100 g de yaourt complémentaires, de façon à atteindre un apport calcique quotidien de 1 142 mg et un apport protéique de 69 g. Les résidents du groupe témoin n’ont, quant à eux, pas eux de modification de leur alimentation (apport calcique = 700 mg/j ; apport protéique = 58 g/j). Les résultats ont montré, dans le groupe intervention, une diminution du risque de fractures de 33 % et, plus spécifiquement, une diminution du risque de fracture de la hanche de 46 %.

Dans l’étude de rentabilité, les auteurs ont comparé les frais engendrés par l’intervention (coûts alimentaires additionnels liés à la fourniture quotidienne de produits laitiers à chaque participant du groupe intervention) aux économies réalisées grâce à la baisse du nombre de fractures. Chaque fracture évitée permet en effet des économies sur les frais d’ambulance, d’hôpital, de rééducation, ainsi que les frais de soins supplémentaires engendrés par une fracture au sein de l’institution.

Le coût de l’intervention a été évalué à 0,66 dollar australien (soit 0,40 euro) par jour et par résident. En prenant en compte cette dépense, le coût total lié aux fractures a été diminué de 175 dollars australiens (soit 105 euros) par résident dans les institutions ayant bénéficié de l’intervention.

Les auteurs ont projeté un déploiement de cette même intervention au niveau national, dans toutes les institutions australiennes pour personnes âgées, ce qui correspondrait à 371 000 bénéficiaires. Les économies effectuées chaque année grâce à la réduction du nombre de fractures pourraient alors s’élever à 66,78 millions de dollars australiens, soit plus de 40 millions d’euros.

Enfin, des analyses complémentaires mettent en avant le fait que cette intervention nutritionnelle resterait rentable, même si son coût quotidien par résident augmentait jusqu’à un montant de 1,07 dollar australien, soit 0,64 euro.

Pour conclure, cette étude montre qu’une intervention nutritionnelle effectuée en institution pour personnes âgées, basée sur une augmentation des apports calciques et protéiques par le biais des produits laitiers et permettant la diminution du nombre de fractures parmi les résidents présente aussi des avantages sur le plan économique. Elle permet en effet d’économiser, pour chaque fracture évitée, sur les coûts de transport, d’hospitalisation, de rééducation et de soins supplémentaires à apporter aux résidents.

BAEK, Y. IULIANO, S. ROBBINS, J. « et col. » Reducing hip and non-vertebral fractures in institutionalised older adults by restoring inadequate intakes of protein and calcium is cost-saving. Age and Ageing, 2023, 52, 6, afad114, doi: 10.1093/ageing/afad114.